Historique - Époque de la reconstruction

Comprendre mieux l'histoire de Vire Normandie

 

1944 : Sous les bombes

Avant la guerre

Hôtel de ville avant la guerre

Le centre-ville était autrefois entouré de muraille. Les industries étaient installées en périphérie, le long de la Vire et à proximité de la gare sur la commune limitrophe de Neuville. Le bâti de l’ancien noyau fortifié, très dense, était aussi très insalubre. En 1939, Vire comptait environ 6000 habitants.

Vire avant la guerre, dessin de Patrice Gourbin

Pendant la guerre

À la fin de l’année 1943, les Alliés désignent la Normandie comme le champ de bataille décisif pour libérer l’Europe de l’occupation allemande. Malgré ses conséquences sur la population, le Général Eisenhower juge indispensable l’intervention de l’aviation pour réussir l’opération Overlord. Elle doit ralentir l’arrivée des renforts allemands sur le front en bombardant les ponts, les gares et les centres des villes.

Le 6 juin 1944, dès l’aube le bruit sourd de la canonnade provient des plages situées à 60 km. Vers 20 heures, la 8ème Air Force américaine déclenche la première vague de bombardements sur Vire, suivie à 2 heures du matin par les bombardiers de la Royal Air Force britannique.

La ville brûle pendant deux semaines. À la libération de la ville, le 8 août, le centre est presque rasé depuis le tribunal jusqu’à Saint-Thomas et de la gare à la place Sainte-Anne. Parmi les édifices publics, la préfecture est épargnée, mais la mairie, la bibliothèque et le musée ont brûlé, la poste, l’église, le collège, le théâtre sont très gravement endommagés. Le temple protestant et l’église Saint-Thomas sont détruits. L’église Notre-Dame est si fragilisée que la voûte de la nef s’écroule durant l’hiver. L’hôpital n’est qu’endommagé, mais le matériel et les équipes sont transférés à Truttemer-le-Grand. Les usines et les exploitations agricoles sont également désorganisées. Dans les Vaux-de-Vire, la Société Générale d’Équipement a été pillée.

Hôtel de ville détruit, archives musée de Vire Normandie

Après la guerre

La ville est détruite à environ 85 %. Les villages des alentours comme Roullours, Coulonces, Truttemer et La Graverie ont également subi des destructions.

Quatre cent personnes ont été tuées. Les survivants ont perdu des proches, leur habitation, leur travail mais aussi leur cadre de vie.

Sur le plan d’urbanisme d’avant-guerre, les immeubles sinistrés sont signalés à l’encre rouge. « Sur les 1450 maisons d’habitation, 1200 ont été détruites totalement, 50 très endommagées et 200 abîmées mais réparables. En ce qui concerne la destruction des locaux commerciaux, 232 sur 245 ont été entièrement sinistrés et les autres fortement détériorés » (rapport envoyé au ministère de la Reconstruction en 1947).

Plan des destructions de la ville de Vire, Marcel Clot architecte-urbaniste, Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, 30 juin 1945, Document original conservé aux Archives départementales du Calvados

Tous les réseaux de voirie, service des eaux et égouts, le gaz et l’électricité sont à reprendre dans l’ensemble. L’interruption des réseaux de communication ralentit les déplacements des secours, des survivants et de leur ravitaillement.

Historique réalisé par Patrice Gourbin et Camille Bidaud avec la participation du Musée de Vire Normandie.

« Documentation aérienne pédagogique », archives de l’école publique des filles de Saint-Germain-de-Tallevende